Confinement : apprivoiser la situation et s'organiser

Nous avons toutes et tous à rester confinés au minimum durant les 15 prochains jours. Pas simple, même si nous avons toutes et tous compris qu’il s’agit de se protéger et de protéger les autres.
Nous devons apprendre à ne plus avoir la liberté de sortir simplement, parents comme enfants ou ados. Et pour de nombreuses familles cela s’avèrera plus difficile dans des pièces à partager, sans pouvoir s'isoler ou préserver son intimité.
A cela s’ajoute pour les parents salariés le devoir de conjuguer télétravail et accompagnement des enfants dans leur scolarité.

Mais avant tout, face au danger invisible qui nous menace, l’annonce faite par le président de la République «  nous sommes en guerre » a perturbé un grand nombre d’entre nous et en premier lieu les enfants.

C’est en cela que nous avons besoin dans ces premiers jours de prendre le temps d’échanger en famille, de faire baisser la pression et d’aménager les règles de vie collective, de prendre la mesure de l’importance des gestes barrières et d’expliquer ce qu’il en est sur cette crise sanitaire et du confinement.

Faire émerger le côté positif de cette disposition qui oblige à rester en famille et chez soi

Nous avons besoin de nous acclimater à ce nouvel état de fait. Nous n’avons pas le choix et le mieux est de définir en famille les nouvelles petites règles qui pourraient se mettre en place à la maison : prendre le temps de jouer et de s’amuser ; prendre le temps de discuter, de lire, de rêver ; prendre le temps d’organiser un minimum d’activité physique comme la gym, le yoga ; prendre le temps de mettre en place la continuité éducative ; prendre le temps de réviser, de travailler ; prendre des nouvelles et échanger avec les copains ; convenir d’un rythme commun ; se répartir les tâches du fonctionnement de la maison à plusieurs c’est plus drôle et cela facilite la prise d’autonomie.

La continuité éducative 

Toutes les familles découvrent la continuité éducative. Or, la continuité éducative, ce n’est pas l’école à la maison, ni les parents qui deviennent enseignants. Elle va s’organiser dans le temps et comme chacun le pourra au regard des exigences ou contraintes dans sa vie familiale.Tout le monde n’a pas d’ordinateur et encore moins un ordinateur par personne. Dans ces premiers jours pas de panique ; quand bien-même ce ne sont pas les mêmes échéances qui se jouent en moyenne section ou en terminale. Les réseaux et serveurs peuvent être saturés.

Parents de maternelle ou d’élémentaire, vous aurez probablement déjà eu des nouvelles des enseignants. Il s’agit bien dans ces premiers jours de prendre le temps avec les enfants sur ce qu’il a fait en classe, ce qu’il a compris ou non. C’est aussi la possibilité de faire autrement. Faire un gâteau c’est tout aussi des maths, de la physique, de la chimie, de la SVT, de l’histoire ou de la géographie.

Parents du second degré, il est important de s’assurer en premier lieu que votre enfant dispose bien de ses codes de connexion et qu’il puisse se connecter pour être au clair sur les différentes demandes des enseignants, sur la façon dont les choses s’organisent si des évaluations sont prévues et comment. On est dans un contexte perturbant pour les 3e, les premières et les terminales qui sont face aussi à des examens futurs, où il est important aussi de les rassurer et de ne pas accentuer une pression qui pèse déjà sur leurs épaules. Conseils de classe, préparations n’ont pas encore eu lieu, sont reportés ou organisés autrement. C’est aussi le temps d’organiser ses révisions, revisiter ses acquis et ses faiblesses et là encore autrement. Des élèves peuvent trouver dans cette situation d’apprentissage nouvelle et obligatoire de l’intérêt là où ils n’en trouvaient plus.

Pour les terminales, il y a toujours Parcoursup et c’est le temps de l’écriture des projets de formation motivés. Avec une date butoir le 2 avril à 23h59 pour valider ses vœux.

La FCPE demande la bienveillance dans cette période qui s’ouvre sur une durée encore non déterminée à ce jour et pour la suite. De la bienveillance dans les travaux à faire et de la bienveillance pour le futur des examens.

Le lien social

Le plus difficile sera pour chacun et chacune d’entre nous, petit comme grand ou adulte, de mettre notre vie sociale entre parenthèses. Et là également il est essentiel de pouvoir permettre et organiser pour les enfants des temps d’échanges avec les copains, car cela permettra aussi d’organiser un travail coopératif.

Les parents ne sont pas en reste non plus, prendre attache avec les parents délégués élus, les parents que l’on connait ou pas est essentiel pour échanger, coopérer, partager ses expériences nouvelles.

C’est en cela aussi que la FCPE s’engage. Organiser la solidarité pour l’enfant qui n’a pas de matériel informatique, pour les parents qui sont en difficulté face aux besoins peut-être spécifiques de leur enfant. Organiser l’échange pour s’entraider, ne pas craquer et rire aussi même si la période ne s’y prête pas.