Le protocole proposé par le ministère le 9 juillet, paraît déjà daté

En cette veille de rentrée scolaire, la FCPE dénonce son impréparation sur le plan sanitaire alors que la propagation du virus repart à la hausse. Le protocole proposé par le ministère le 9 juillet dernier paraît déjà daté. Nous constatons d’ailleurs que nos propositions sur les travaux dans le bâti scolaire, qui auraient permis de garantir un meilleur accueil des enfants, n’ont pas été réalisés durant l’été. Petit point sur ce qui attend les élèves le 1er septembre pour leur retour en classe.

Finalisé le 9 juillet, le protocole sanitaire conçu par le ministère de l’Education nationale, qui sera en vigueur à la rentrée scolaire, prévoit un assouplissement des règles relatives à la distanciation et à la limitation du brassage. Or, au vu de l’évolution de la situation sanitaire depuis la diffusion de ce protocole, ces assouplissements risquent de favoriser l’intensification de la circulation du virus déjà en cours. La FCPE considère que l’ouverture des établissements scolaires et l’accueil de tous les élèves ne doit pas se faire au détriment de la santé des élèves, de leurs familles et bien entendu des personnels.

Des règles plus souples

A la rentrée, la distanciation physique ne sera plus obligatoire dans les espaces clos lorsqu’elle n’est matériellement pas possible ou qu’elle ne permet pas d’accueillir la totalité des élèves. Dans les espaces extérieurs, la distanciation physique ne s’appliquera pas. Ainsi, l’accès aux jeux, bancs et espaces collectifs extérieurs sera désormais autorisé. Tous les élèves de plus de 11 ans devront porter un masque, dans les espaces clos et extérieurs, lors de leurs déplacements ainsi qu’en classe lorsque la distanciation d’1 mètre ne peut être garantie. Il en sera de même pour les enseignants à l’exception de ceux qui ont des classes de maternelle qui ne seront pas obligés de porter un masque, quelles que soient les distances avec leurs élèves. Autre sujet d’inquiétude, la limitation du brassage entre classes et groupes d’élèves, notamment lors de la rentrée et de la sortie des classes, lors des déplacements ou dans les transports scolaires, ne sera plus obligatoire dès septembre prochain. Contrairement à la fin de la précédente année scolaire, la mise à disposition d’objets partagés au sein d’une même classe ou d’un même groupe sera maintenant permise. A noter, le fonctionnement des services de restauration scolaire est un point aveugle du protocole sanitaire proposé par le Ministère.

Si tous les personnels de l’Education nationale se verront fournir deux masques par jour de présence dans l’établissement, les masques que devront porter les élèves seront à la charge des familles. La FCPE demande la prise en charge de cette dépense pour toutes les familles.

Il est très préoccupant qu’à moins de quinze jours de la rentrée, dans un contexte de reprise de l’épidémie, le ministère ne modifie pas son protocole sanitaire afin de prévoir la mise œuvre de règles sanitaires renforcées en cas d’aggravation de la situation. De même, si finalement il fallait fermer complètement des établissements scolaires dans un territoire donné, la FCPE redoute que toute la communauté éducative soit confrontée à la même impréparation qu’en mars 2020 et ce, au détriment des élèves. En effet, les enseignants n’ont toujours pas reçu de formation spécifique à l’enseignement à distance et les parents ne sont en aucune façon disposés à rejouer les « répétiteurs » des enseignants.

Le 17 août, Santé publique France a présenté les principaux résultats d’un rapport publié par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Ce dernier considère que « les décisions relatives à la mise en place de mesures de contrôle dans les écoles et aux fermetures/ouvertures de ces établissements doivent être cohérentes avec les autres décisions de distanciation physique et la santé publique au sein de la communauté ». Dans un contexte où la ministre du Travail a annoncé que le port du masque en entreprise sera systématisé à partir du 1er septembre, le ministre de l’Education nationale devrait revoir sa copie pour ce qui concerne les établissements scolaires.