Bac sous pandémie : un manque d’équité manifeste

Depuis le début de l’année, la FCPE dénonce une rupture d’égalité intolérable dans les lycées. Le pompon étant pour les élèves de terminale qui passent le bac cette année, de devoir suivre des enseignements pour certains en pointillés et un examen dont les règles d’évaluation sont susceptibles de changer d’un moment à l’autre. La FCPE fait pression depuis septembre pour que la pandémie ne pénalise pas les plus fragiles. Retour sur une année sous turbulences et un calendrier toujours incertain.

Après avoir averti le ministre sur le fait que les parents d’élèves n’assureraient pas cette année encore l’école à la maison si les enseignants n’étaient pas remplacés en cas d’absence, la FCPE fait l’amer constat que la réforme du baccalauréat et ses multiples évaluations peinent à résister à l’épreuve de la crise sanitaire. Le lycée a dû faire face à de nouvelles organisations en demi-groupes, sans toujours l’accompagnement éducatif nécessaire hors la classe, ni même les cours à distance obligatoires. Par la voix de la coprésidente Carla Dugault, la FCPE n’a eu de cesse de répéter lors du Conseil supérieur de l’éducation que le baccalauréat était bien un diplôme national et l’État devait être le garant de l’égalité de traitement des élèves face à l’examen.

La préparation du bac n’est pas équitable

Rodrigo Arenas, coprésident de la FCPE, l’a martelé lors de ses différentes prises de parole publiques : « Les jeunes sont en souffrance. De l’enfermement mais aussi du manque de visibilité sur le déroulement de leur scolarité. « La préparation au baccalauréat n'est pas équitable. Certains vont à l'école un jour sur deux, une demi-journée sur deux ou une semaine sur deux, affirme-t-il. Le problème numéro un de l'Éducation nationale, ce sont les absences non remplacées. Et en ce moment, il y a des enfants qui, pendant de longues semaines, voire pour certains des mois, n'ont pas eu d'heures d'enseignants, car eux aussi sont malades. » 

En ayant reçu comme cadeau de fin d’année une ordonnance du ministre de l’Éducation nationale permettant de modifier l’organisation du bac 15 jours avant les épreuves, la FCPE s’est indignée de voir que les familles étaient plongées dans le plus grand désarroi face à une institution qui ne souhaitait pas anticiper. Après de longues discussions, la FCPE a heureusement réussi à obtenir avec ses partenaires l’annulation des épreuves anticipées de mars. À l’heure actuelle, seules les épreuves de philo avec aménagements et le grand oral sont maintenus ; les oraux de rattrapage auront lieu eux aussi comme prévu.

Le grand oral : une préparation illusoire

L’épreuve du grand oral est une des nouveautés de la réforme du bac que les élèves passeront pour la première fois cette année. Et malgré la situation sanitaire, très peu d’aménagements sont prévus pour le passage de cette épreuve. Dans le meilleur des mondes, les candidats auraient dû préparer pendant l'année scolaire deux questions avec leurs professeurs de spécialité et éventuellement d’autres élèves. Mais la réalité montre que beaucoup d’entre eux n’ont pas pu bénéficier de cet exercice en amont.

  • Alors, le jour J, que se passera-t-il ?

Le jury choisira une de ces questions et le candidat devra la préparer pendant 20 minutes. Pour la voie générale, ces questions portent chacune sur un ou deux enseignements de spécialité. Pour la voie technologique, ces questions porteront sur une des spécialités de la série du candidat.

L’épreuve du grand oral dure une quarantaine de minutes avec 20 minutes de préparation et 20 minutes d’oral proprement dit avec un exposé debout sans notes de 5 minutes ; un échange avec le jury (debout ou assis) de 10 minutes. L’élève aura la possibilité d’utiliser un tableau. Objectif :  mettre en valeur les connaissances apprises dans les enseignements de spécialité ainsi que les capacités argumentatives du candidat.

Enfin, un échange sur le projet d’orientation (debout ou assis) d’une durée de 5 minutes permettra de conclure ce grand oral. Durant cet échange, le candidat devra expliquer en quoi la question présentée a éclairé ou non son projet d’orientation, évoquer les éléments qui lui ont permis de l’élaborer (stages, rencontres, engagements associatifs…), ainsi que présenter ses motivations.

Le jury est composé de deux professeurs qui enseignent des matières différentes :

-        un professeur d’une des spécialités du candidat (ou un professeur de la spécialité de sa série pour la voie technologique) ;

-        un professeur de l’autre spécialité ou d’un des enseignements communs, ou un professeur-documentaliste.

Obtention du baccalauréat et calcul des notes

L’obtention du baccalauréat 2021 aura lieu avec une moyenne de 10/20 sans note éliminatoire ou plancher. Le principe de compensation des notes est toujours en vigueur.

Le contrôle continu constituera 40% de la note finale à partir des notes des évaluations communes et des bulletins scolaires. Les coefficients appliqués sont les suivants :

-        Enseignement scientifique (voie générale) / Mathématiques (voie technologique) : coeff. 5

-        Histoire-géographie : coeff. 5

-        Langue vivante A : coeff. 5

-        Langue vivante B : coeff. 5

-        EPS : coeff. 5 

-        Enseignement de spécialité suivi uniquement en classe de première : coeff. 5

-        Bulletins scolaires de première et de terminale : coeff. 10

Les épreuves finales, elles, représenteront 60% de la note finale avec les coefficients suivants :

-        Philosophie : voie générale coeff. 8, voie technologique : coeff. 4

-        Grand oral :  voie générale, coeff. 10, voie technologique : coeff. 14

-        Enseignement de spécialité : coeff 16

-        Enseignement de spécialité : coeff 16

-        Français (épreuves anticipées en 1re) :  coeff. 10

 

Infos pratiques

Le calendrier 

17 juin 2021 : philosophie 

21 juin au 2 juillet 2021 : Grand oral

6 juillet 2021 : résultats du baccalauréat

7 au 9 juillet 2021 : oraux de rattrapage

9 juillet 2021 : résultats définitifs