
Élisabeth Borne lance le plan « Filles et maths »
Aujourd’hui, en France, alors que 42 % des filles suivent l’enseignement de spécialité mathématiques en terminale, elles ne représentent que 25 % des étudiants qui intègrent des formations supérieures conduisant aux métiers d’ingénieurs et du numérique. Cette proportion stagne depuis vingt ans et ce décrochage apparaît dès le CP.
Un rapport, réalisé en février 2025, a été remis à la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Élisabeth Borne, dont l'un des principaux constats est la persistance des stéréotypes de genre au sein de la société mais aussi dans les classes, qui contribue à détourner les filles des enseignements scientifiques. En réponse, Élisabeth Borne a donc lancé le 7 mai un plan d’actions de huit mesures, intitulé "Filles et maths". Pour prévenir les stéréotypes de genre, le ministère prévoit que tous les professeurs de l’Éducation nationale bénéficient d’une sensibilisation de 2h aux biais de genre dès la rentrée 2025 et un plan de formation pluriannuel sera également mis en œuvre. Une charte de lutte contre les stéréotypes sera affichée en salle des maîtres et en salle des professeurs.
Accentuer l’effet « rôles modèles »
Pour aller vers plus d'égalité, le plan affiche des ambitions chiffrées. À l’échelle du pays, l'objectif est que 30 000 filles de plus en 2030 choisissent l’enseignement de spécialité de mathématiques en classe de première et le conservent en terminale, soit 5 000 filles de plus par an à compter de la rentrée 2025. En 2030, chaque classe préparatoire scientifique devra compter au moins 30 % de filles dans son effectif, et pas moins de 20 % de filles dès la rentrée 2026. Au collège, des classes à horaires aménagés pour les sciences, sur le modèle de ce qui existe en musique ou en théâtre, doivent être expérimentées en 4e et en 3e dans cinq départements à la rentrée 2025, avec l’objectif d’en ouvrir une par département à la rentrée 2026. Leurs effectifs devront comprendre au moins 50 % de filles.
Enfin, la ministre souhaite que chaque année, de la 3e à la terminale, un réseau d’associations, d’étudiants ou de branches professionnelles soit mobilisé par les chefs d’établissement, en lien avec les régions, pour que des femmes, rôles modèles, puissent présenter leur parcours à des jeunes filles.