Santé scolaire : une grande victoire pour les élèves !

Vent debout contre le projet de transfert de leurs compétences aux collectivités territoriales, les infirmières scolaires, soutenues par la FCPE, ont fait plier le gouvernement ! Une grande nouvelle, car le caractère national de la santé à l’école donne l’assurance d’une équité territoriale, et surtout répond aux besoins des élèves et de l’ensemble de la communauté éducative, traduits par 18 millions de consultations infirmières réalisées chaque année.

Il y a des combats gagnés qui mériteraient de faire plus grand bruit tant le bénéfice pour les élèves est grand ! Après des mois de lutte acharnée, menée par les représentants syndicaux de la santé scolaire et le soutien sans faille de la FCPE, les infirmières scolaires et parents d’élèves peuvent crier victoire à la lecture de l’avant-projet de loi « relatif à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l’action publique locale », dit « 4D ». En effet, celui-ci ne prévoit plus le transfert des médecins et infirmières scolaires aux départements, contrairement à ce qui avait été annoncé.
Quel projet fou de vouloir sortir les infirmières scolaires du giron de l’Éducation nationale, à l’heure du « virage préventif » défendu par le président de la République ? Chaque jeune a le droit d’être accueilli, écouté, protégé, l’universalisme offert par la consultation infirmière libre et gratuite, au sein des établissements scolaires, est un maillon essentiel du dispositif offert à notre jeunesse. 
La santé des élèves est un des déterminants majeurs de la réussite scolaire. Si les professionnels de la santé scolaire sont tant attachés au cadre ministériel et au caractère national de la politique de santé à l’école, c’est parce qu’elle est indissociable du projet éducatif de l’élève et de son émancipation.

Garantir la réussite scolaire et éducative
Les médias, qui présentent bien trop souvent le sujet sous l’angle d’une lutte professionnelle, oublient de tirer la sonnette d’alarme auprès du grand public sur les conséquences immédiates d’un tel projet de décentralisation pour les élèves et leurs familles. L’histoire de l’ex-service de santé scolaire nous a pourtant appris qu’il y a un risque réel à déconnecter la santé à l’école de l’objectif propre du système éducatif. C’est pourquoi le projet de loi 4D se heurte aux acteurs de l’école et à un consensus de toute la communauté éducative. En effet, la décentralisation de la santé à l’école ne garantit ni l’amélioration des politiques de santé, ni celle de la réussite scolaire et éducative, creusant au contraire les inégalités, laissant des élèves au bord du chemin, bien loin d’une école inclusive et résiliente.
Après une pétition lancée en décembre 2020, intitulée « Touche pas à mon infirmière scolaire » et réunissant plus de 45 000 signatures, une tribune publiée dans le Monde le 19 janvier 2021 par Saphia Guereshu et Carole Pourvendier, secrétaires générales du Snics-FSU, Carla Dugault, co-présidente de la FCPE et Benoît Teste, secrétaire général de la FSU, et une lettre adressée au président de la République Emmanuel Macron le 4 février 2021, le gouvernement a rétropédalé !

Maintenir la vigilance collectivement
Une bonne nouvelle, qui pourtant ne permet pas de baisser la garde ! Maintenir la vigilance collectivement dans les mois à venir est plus que nécessaire. En effet, le projet de loi 4D n’est pas le seul à avoir menacé la politique sociale et de santé de l’Éducation nationale. Dans la proposition de loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification adopté en première lecture par l’Assemblée nationale, l’article 1 bis A proposait une réorganisation du service de santé scolaire, alors que ce sont de moyens humains et financiers dont il a besoin pour bien fonctionner. Il menaçait en outre le travail de terrain des infirmières scolaires au plus près des élèves et des équipes pédagogiques au sein des établissements scolaires. Face à cette menace, une grande partie de la communauté éducative a manifesté son désaccord. En particulier, le Snics-FSU s’est beaucoup investi pour faire comprendre aux sénateurs que dans l’intérêt des élèves, l’article 1 bis A devait être supprimé. Cela a été couronné de succès : dans la proposition de loi adoptée en première lecture par le Sénat le 18 février 2021, l’article 1 bis A avait disparu. Mauvaise surprise après la commission mixte paritaire, l’article 1 bis A est de retour dans le texte examiné en seconde lecture à l’Assemblée nationale. À l’instar du Snics-FSU, la FCPE est très inquiète face au manque de démocratie et d’expertise qui préside les décisions relatives à la santé physique et morale des élèves et à leur réussite scolaire. Pour nos enfants, la FCPE reste mobilisée !