Parcoursup : un pas de plus vers la transparence !

La FCPE, les étudiants et organisations syndicales poursuivent leurs actions pour que Parcoursup ne pénalise plus les élèves. Nouveau bon point dans ce parcours laborieux : la Cour des comptes a rendu des recommandations allant dans le bon sens pour davantage de transparence.

Après le Défenseur des droits en 2019, c’est au tour de la Cour des comptes d’épingler la loi ORE et notamment le dispositif Parcoursup dans le rapport qu’elle a présenté jeudi 27 février 2020 au comité d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée nationale. Un avis qui conforte une nouvelle fois les actions engagées depuis la création de la plateforme par les organisations militantes (FCPE, Unef, UNL, SAF, Snesup, CGT Ferc Sup, FO ESR). Au cœur des débats : l’opacité qui entoure le classement des dossiers des élèves.
En effet, les commissions d’examen des vœux (CEV) instituées par la loi ORE obéissent eà un mode de fonctionnement souvent hétérogène et peu transparent. Or, comment un bachelier peut-il mettre toutes les chances de son côté pour accéder à la filière de son choix s’il ne sait pas à partir de quels critères son dossier sera retenu ou non ? La FCPE a ainsi toujours exigé que les paramètres sur lesquels les CEV s’appuient pour statuer soient clairement énoncés et connus des candidats. Or, nombre d’entre eux sont largement contestables.
Et en tout premier lieu, la mention du lycée d’origine. La Cour des comptes donne raison à la FCPE sur ce point et préconise que cette donnée soit supprimée des formulaires. Les rapporteurs proposent d’anonymiser les lycées et « lui substituer une mesure de l’écart entre les résultats au baccalauréat et la notation au contrôle continu ». Ainsi, le fait qu’un lycée soit plus ou moins réputé ou le pourcentage de réussite au bac qu’il affiche ne pourra plus jouer dans la prise de décisions de certains établissements de l’enseignement supérieur.
Des attendus aux énoncés trop flous
De façon plus générale, la Cour des comptes recommande de rendre publics les algorithmes locaux utilisés par les CEV pour l’ensemble des formations proposées. Elle pointe également du doigt les attendus. Certes, ils sont dorénavant publiés, mais leurs énoncés mériteraient une nouvelle revue car ils ne correspondent pas toujours aux paramétrages retenus in fine par les CEV. Enfin, elle consacre également une partie de son analyse à l’accompagnement des élèves dans leur choix d’orientation. Elle estime que la mise en œuvre des mesures programmées par la réforme des lycées (heures annuelles dédiées, deuxième professeur principal) reste très inégale sur le territoire.
Ce nouveau bilan de la Cour des comptes est un bon point pour les organisations, avant un rendez-vous d’importance dans les prochains jours. En effet, le 10 mars aura lieu l’audience QPC (question prioritaire de constitutionnalité) portée par l’intersyndicale sous l’égide de l’Unef. Le Conseil constitutionnel devra statuer sur la constitutionnalité du dernier alinéa du I de l’article L612-3 du code de l’éducation. Une audience capitale pour obtenir la transparence quant aux procédés algorithmiques !