L’enseignement agricole public a repris un Hectar à la Défense !

Comment renouveler les générations d’agriculteurs ? Comment promouvoir une agriculture à taille humaine et valoriser l’enseignement agricole public ?
Après un rassemblement mardi 29 mars devant l’école Hectar, prétendue comme le plus grand campus agricole du monde, pour crier leur colère, les acteurs de l’enseignement agricole public avec la FCPE se sont retrouvés pour un forum citoyen, sur le parvis de la Défense. Objectif : aborder les grands enjeux de l’agriculture de demain.

Avec un départ en retraite de plus de la moitié de la population agricole d’ici 2030, ce sont 400 000 agriculteurs qui cesseront de ce fait leur activité dans moins de 10 ans. 100 000 actifs ont déjà jeté l’éponge et par voie de conséquence, les fermes sont passées d’une taille moyenne de 52 à 60 hectares.Or, avec des fermes qui grossissent, les agriculteurs vivent à contre-courant de la société. Ils travaillent de plus en plus sur un terrain de plus en plus vaste et doivent faire face à un isolement de plus en plus prégnant. Les paysans ne gagnant pas suffisamment bien leur vie, ils cherchent à s’agrandir pour survivre notamment à l’aide de subventions, subventions accordées selon le nombre d’hectare cultivés. C’est cette tendance qu’il faut impérativement inverser. Enrichir une minorité et appauvrir une majorité.

Changer le rapport à la terre des nouvelles générations

Alors, comment donner envie aux jeunes générations de se diriger vers ces métiers et assurer un maillage sur l’ensemble du territoire ? Quand lancerons-nous une véritable agriculture pour que les paysans puissent vivre correctement avec une petite surface à cultiver et produire en quantité mais surtout en qualité ?Pour les parents d’élèves FCPE présents au forum citoyen, l’enjeu est aussi de changer le rapport à la terre des nouvelles générations. La transmission et la lutte contre les préjugés sont aussi essentiels quand on constate qu’encore 80% des parents pensent qu’un repas sans viande, n’est pas un repas équilibré.Tous les acteurs déplorent des filières encore trop souvent méconnues et pas suffisamment nombreuses. Or, l’absence de lycée agricole proche du domicile implique de fait la scolarisation du jeune dans un autre département, avec des charges importantes en termes d’hébergement et de repas qui pèsent sur le budget des familles.Le maillage du territoire avec des établissements publics est donc bien un enjeu majeur du développement agricole. Pourtant, année après année, on assiste à un désengagement de l’Etat pour la filière publique alors que les résultats de l’enseignement du privé qui accueille 60% des élèves en formation sont désastreux.Une des perspectives est bien de sensibiliser à la question agricole dès le plus jeune âge renforcer l’écologie dans les programmes, développer des expérimentations pour dessiner l’avenir car c’est la création potentielle d’un million d’emplois qui est en jeu. Et on le sait, seuls la volonté et le courage politique le permettront.