
Mieux structurer les temps de l’enfant : mise en place d’une Convention citoyenne inédite
Une démarche inédite et ambitieuse qui place 140 citoyens tirés au sort au cœur d’une réflexion collective sur l’organisation des temps de vie des 3-17 ans. Une initiative démocratique, dans laquelle la FCPE a pu prendre toute sa place.
Une convention citoyenne, pour quoi faire ?
Le 5 mai 2025, le gouvernement a saisi le CESE d’une mission particulière : organiser une convention citoyenne sur les temps de l’enfant, convention citoyenne que la FCPE appelait de ses vœux depuis plusieurs mois. Son objectif ? Répondre à une question aussi simple qu’essentielle : "Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ?" À une époque où les enfants jonglent entre école, devoirs, activités périscolaires, écrans, sommeil trop court et pression sociale, la question des rythmes de vie devient centrale. Or, ces temps sont aujourd’hui souvent pensés séparément, selon des logiques administratives, scolaires, familiales ou économiques. L’ambition de cette Convention est donc de repenser globalement ces rythmes, dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
Une méthode participative et citoyenne
La Convention repose sur un principe fort : impliquer directement les citoyens dans la construction des politiques publiques. Sur le modèle des précédentes conventions citoyennes (climat, fin de vie...), 140 citoyens ont été tirés au sort, avec une attention particulière à la diversité (genre, âge, milieux sociaux, zones rurales et urbaines). Neuf d’entre eux ont été recrutés avec l’aide d’ATD Quart Monde pour garantir la représentation des personnes en grande précarité. Ces citoyennes et citoyens, réunis pour la première fois les 20, 21 et 22 juin derniers, travailleront jusqu’à fin novembre 2025 pour formuler des recommandations à destination du gouvernement.
Un processus structuré en trois grandes étapes
Le travail de la convention se déroule en sept sessions de trois jours, organisées en trois phases :
1.Acculturation (juin-juillet) : prise en main du sujet, rencontre avec des experts, partage de constats. C’est dans cette phase que se situait le Forum multipartite du 1er juillet 2025, destiné à informer les parties prenantes (associations de parents d’élèves, syndicats, acteurs éducatifs, etc.) sur le fonctionnement de la Convention.
Une première audition de la FCPE a eu lieu le 5 juillet au cours de laquelle la fédération a exposé les problématiques qui préoccupent aujourd’hui les parents d’élèves. Elle a aussi expliqué quel était son rôle dans toutes les instances de l’Education nationale :
- Mission des associations de parents d’élèves
- Pilotage par la FCPE de la commission Calendrier scolaire du CSE
- Articulation entre temps scolaire et périscolaire
- Problématique des temps de transports
- Adaptation du bâti scolaire aux nouveaux rythmes et aux enjeux climatiques
- Prise en compte des spécificités territoriales (rural/urbain)
- Intégration des parents dans les réflexions menées à l’échelle locale et nationale
2.Délibération (septembre à novembre) : échanges, débats, approfondissements, confrontation de points de vue.
3.Finalisation (fin novembre) : synthèse, rédaction et remise d’un rapport au gouvernement.
Ce rapport servira de base pour un dialogue avec les différents acteurs en vue de propositions concrètes à partir de 2026.
Une démarche ouverte et inclusive
La convention ne travaille pas en vase clos. Plusieurs moyens d’interaction avec les citoyens tirés au sort sont prévus :
- Contributions écrites de la part des organisations et des particuliers ;
- Auditions d’acteurs à la demande des citoyens
- Ateliers territoriaux, organisés dès cet été, notamment dans des centres aérés, pour intégrer les spécificités locales et recueillir la parole des enfants (dès 6 ans !)
De plus, un panel d’enfants et d’adolescents de 12 à 17 ans participera à la phase de délibération en novembre. Une manière d’associer directement les premiers concernés.
Et la suite ?
La convention citoyenne sur les temps de l’enfant est une démarche d’ampleur, dotée d’un budget de 4 millions d’euros, et qui a pour ambition de dessiner les politiques éducatives et familiales de demain. Les citoyens rendront leurs conclusions fin novembre 2025. Le gouvernement s’est engagé à les considérer sérieusement, dans un dialogue avec les acteurs impliqués, avant d’envisager des propositions concrètes courant 2026. Un sujet qui prendra donc une place importante au moment des élections municipales….
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Infos pratiques
Un rôle de pilotage pour le CESE
Le Conseil économique, social et environnemental (CESE), qui pilote la Convention, est une assemblée consultative représentant 82 organisations de la société civile (soit 175 membres). Il a pour mission d’éclairer les décisions publiques en associant les citoyens et les territoires à ses travaux. Il peut être saisi par le gouvernement, comme ici, mais aussi par pétition citoyenne.
Le CESE s’appuie sur une solide organisation pour garantir la qualité et la transparence des travaux :
- Un comité de gouvernance, présidé par Kenza Occansey ;
- Un collège des garants ;
- Des observateurs, dont des chercheurs ;
- Une équipe opérationnelle composée d’animateurs, de logisticiens et de vérificateurs des faits.