Et si mon enfant est hospitalisé ?

Une opération est un événement important dans la vie d'un enfant. Mais quitter le cadre sécurisant de la maison pour un saut dans l’inconnu n’est pas une expérience facile. Comment l’aider à la vivre au mieux ?

« Lorsque vous vous rendez en voiture dans un endroit que vous ne connaissez pas, vous appréciez que l’on vous donne quelques indications. Dites-vous que c’est pareil pour un enfant qui s’apprête à subir une opération : pour combattre sa peur, il a besoin de repères… ». Françoise Galland, directrice de l’association Sparadrap, utilise souvent cette métaphore pour dire aux parents l’importance de préparer leur enfant. « L’idée est de lui donner suffisamment d’informations sur les lieux, le déroulement du séjour, les soins qu’on va lui prodiguer afin qu’il ne soit pas surpris à l’instant T, poursuit-elle. Si vous ne le renseignez pas sur la piqûre qu’on va lui faire ou sur votre absence au bloc opératoire, il risque de se sentir trahi, ce qui peut accentuer son stress et son mal-être. » Donner des informations donc, au risque de provoquer, sur le moment, un peu d’inquiétude… « Tout est une question de dosage, remarque la professionnelle. Bien sûr, l’idée n’est pas de dépeindre une situation cauchemardesque ou de le plaindre par anticipation, mais de l’informer un minimum pour susciter chez lui des questions. »
Premier sujet à aborder : la séparation. « Même s’il existe une grande variabilité en fonction des établissements (par exemple, certains acceptent la présence des parents en salle de réveil, d’autres non), il y a forcément un moment où vous serez séparés, note Françoise Galland. Dites-le à votre enfant et dites-lui aussi où et quand vous vous retrouverez. » On peut ensuite envisager des solutions pour amortir cette séparation : emporter doudou au bloc par exemple… Quant à savoir si vous pourrez rester dormir à l’hôpital, là encore, les services n’ont pas tous la même politique. « Si vous y tenez, rien ne vous empêche d’essayer de négocier avec l’établissement ? », suggère Françoise Galland.

Le rendre acteur de l’événement
Autre sujet brûlant : l’anesthésie, qui provoque en général beaucoup d’appréhension. « Nous recommandons d’expliquer aux enfants la différence entre ce sommeil spécial (car provoqué) et le sommeil naturel, indique l’experte. Ensuite, n’hésitez pas à le rendre acteur de l’événement. Parlez-en avec l’équipe soignante : peut-être pourra-t-il choisir le parfum de son masque ou la couleur de son pansement s’il est endormi avec une piqûre ? » Idem pour le risque de douleur, qui mérite d’être évoqué. « Il faut dire à son enfant qu’il aura peut-être un peu mal à un moment donné, ou envie de vomir, mais qu’il existe des moyens de le soulager, indique l’experte. On peut aussi l’accompagner dans les sensations qu’il va ressentir : du froid, des picotements, etc. Une fois qu’il est renseigné, on peut là encore envisager des solutions : penser à des choses agréables au moment de la piqûre, emporter de la musique au bloc pour se distraire. ».
Une préparation d’autant plus importante qu’elle permettra probablement à votre enfant… d’avoir moins mal ! « Physiologiquement, un enfant qui a moins peur souffre moins car il peut fabriquer des endomorphines capables de réduire la douleur », précise l’experte. De plus, une fois l’opération terminée, votre enfant constatera qu’il a su trouver en lui les ressources pour surmonter l’événement : de quoi renforcer durablement l’estime de soi. Enfin, si elle est positive, cette expérience aura pour vertu de consolider la confiance qu’il a placée dans les adultes. « A la fois les parents sur leur capacité à le guider, indique Françoise Galland. Mais aussi les soignants sur leur compétence et leur bienveillance. Une façon de s’inscrire dans une spirale positive pour l’avenir ».

Infos pratiques

L’association Sparadrap aide les parents à mieux préparer les enfants à un soin, un examen de santé, une visite, une hospitalisation. Pour apporter des réponses précises à votre enfant sur son opération, plusieurs outils existent :
• Le guide « Je vais me faire opérer. Alors on va t’endormir ! », 5 €, à commander sur le site et à lire avec son enfant ;
• Les fiches pratiques « Mon enfant va être opéré » (rubrique parents) et « L’hôpital » (rubrique enfants), consultables gratuitement sur le site.